Nuriye Gülmen and Semih Özakça are not alone!

Today (16.06.2017), is the 100th day of the hunger strike undertaken by the university professor Nuriye Gülmen’s and primary school teacher Semih Özakça. However, they are still in Sincan prison.

The situation of these two young educators is simple but a describes perfectly the current situation in Turkey. Nuriye Gülmen and Semih Özakça were dismissed by governmental decree without any kind of individualized justification or proof. They are not only dismissed from their jobs, but banned from any kind of public service, which means that they cannot continue their careers or even their daily life without financial support. Over 100.000 public officers are in the same situation, which is equivalent with a kind of “civil death”.

In november 2016, Gülmen and Özakça started a sit-in protesting against a governmental decree in front of the human rights’ monument in the center of Ankara. They were beaten by the police, detained more than 30 times. On the 9th of March 2016 they started a hunger strike.

On the 22nd May, Nuriye Gülmen and Semih Özakça were detained from their homes and one day later, a court in Ankara sent them to the prison. They are accused of participating and disseminating propaganda for a terrorist organization. The trial will be held on 14th of September, 2017.

 

In spite of their hunger strike, the court has announced the continuation of their detention. However, different reports as well as their lawyers fear that every day spent in jail, just takes them one step closer to the death.

As European Democratic Lawyers (AED), we would like to underline that Turkey insists on violating fundamental human rights such as the right to life. We are concerned about Nuriye Gülmen’s and Semih Özakça’s lives, but not only about them. Over 100.000 people have been dismissed from their work, thousands of people are in jail and every single day a new suicide is published in the Turkish newspapers. A young academic, Mehmet Fatih Traş, signatory of the Academics for Peace Statement, committed suicide months after his dismission. Unfortunately, reports show that he is not the only example.

As Europan Democratic Lawyers, we would like to remind that, even under the extraordinary measures imposed by the current State of Emergency, the violation of fundamental human rights and especially human dignity cannot be accepted. We call, thus, for the respect of basic human dignity.

Finally, we would like to announce that the European Democratic Lawyers (AED) are also defending of Nuriye Gülmen and Semih Özakça. in front of the European Court of Human Rights in Strasburg. Because we believe that their future is our future, that they are the voice of all the oppressed people.

19th of June 2017

Libérez immédiatement Taner Kiliç

Arrestation de l’Avocat Turc, Taner Kiliç, président d’Amnesty Turquie.

 

Les Avocats Européens Démocrates (AED), réunis en Bureau à Amsterdam dénoncent la campagne répressive contraire aux Droits Fondamentaux du gouvernement turc contre les défendeurs des Droits de l’Homme et demandent le remise en liberté immédiate de leur confrère arrêté le 6 juin dernier.

Taner Kiliç est accusé, sans la moindre preuve, d’être membre de l’organisation Fethullah Gülen, qualifiée de terroriste par les autorités turques. Il apparaît clairement que le terrorisme est un argument largement utilisé par le régime de l’AKP de Recep Tayyip Erdogan pour détruire la démocratie et convertir le régime truc en une dictature déguisée en Démocratie formelle.

Le régime turc veut étouffer toutes les voix des opposants et pour cela s’attaque aux personnes qui dénoncent la fragilité de la démocratie existant en Turquie. Taner Kiliç œuvrait pour la défense des droits et libertés bafoués par les autorités. Il n’est ni un terroriste ni un criminel. Nous demandons dès lors aux autorités turques de le libérer et d’abandonner les charges infondées et arbitraires retenues contre lui.
L’AED exprime de graves préoccupations concernant les violations des droits de l’homme commises à l’encontre de membres de la profession d’avocat en Turquie. Les avocats devraient être en mesure d’exercer leurs fonctions légitimes sans crainte pour leur vie, pour leur liberté ou pour leur sécurité. L’AED exhorte le gouvernement turc à se conformer aux lois internationales relatives aux droits de l’homme, y compris les Garanties liées à l’exercice de la profession d’avocat contenues dans Principes de base relatifs au rôle du barreau, adoptés par le huitième Congrès des Nations Unies à La Havane (Cuba) en septembre 1990.
Dans ce contexte et après quelques missions d’observation sur le terrain en Turquie, nous considérons qu’il n’existe pas de «système de justice pénale» actif et efficace en Turquie. Il est jugé impossible pour la police judiciaire, les tribunaux pénaux, les cours d’appel et les autorités de la Cour Constitutionnelle de travailler de manière impartiale et indépendante des exigences et des priorités du pouvoir politique. La déclaration de l’état d’urgence actuel est inutile et illégale, car ses causes n’ont pas été expliquées et les mécanismes de contrôle réguliers sont inexistants. Les conditions de la “violence généralisée et de la détérioration grave de l’ordre public” étaient suffisamment réglées par l’article 120e de la Constitution. En outre, même si les conditions d’état d’urgence étaient présentes, il est évident que les droits fondamentaux garantis par la Convention Européenne des droits de l’homme (articles 2 à 18) restent toujours applicables.
Aussi pour éviter toute forme d’abus et d’atteinte à l’État de Droit, l’AED considère nécessaire d’entreprendre les actions suivantes en Turquie:

– Il est nécessaire de mettre fin à l’état d’urgence (déclaré le 20 juillet 2016) et d’enlever rétroactivement toutes les dispositions légales et les pratiques administratives qui violent largement les droits et libertés fondamentaux.

– Il est essentiel que la Cour européenne des Droits de l’Homme reconnaisse immédiatement et agisse en fonction du fait qu’il n’existe pas de recours interne effectif contre les procédures d’état d’urgence en Turquie.

– Le climat de domination et d’oppression créé par l’exécutif sur le pouvoir judiciaire devrait immédiatement être arrêté.

– Les enquêtes lancées contre les avocats, les journalistes et les magistrats dans le but de les faire taire et d’intimider l’opposition politique devraient immédiatement être retirées et la tentative de pousser les représentants élus en dehors de l’arène politique devrait être abandonnée.

– Toutes sortes de normes et de pratiques de fait qui abolissent ou restreignent le droit à la défense devraient être résiliés.

– Tous les obstacles juridiques et physiques contre le pouvoir judiciaire indépendant et impartial et contre les garanties et les droits de la défense devraient être éliminés afin de contrôler effectivement la Police et le Parquet.

– Il est nécessaire d’éliminer toutes les restrictions qui entravent la communication verbale et écrite entre les avocats et leurs clients dans les centres de détention et les prisons.

– Les entraves aux activités conformes au Protocole d’Istanbul, au Protocole de Minnesota et à d’autres documents internationaux devraient être supprimées.

Juin 2017.

Western Sahara / Sahara Occidental

FRENCH:

Réunie le 10 juin 2017 à Amsterdam, l’ AED marque sa solidarité avec nos consoeurs Ingrid METTON et Olfa OULED, avocates au Barreau de Paris qui ont été victime d’une expulsion violente de la salle d’audience du Tribunal de Rabat.

Igrid METTON et Olfa OULED participaient le 16 mai 2017 à la défense de membres de la communauté sahraouie, accusés par les pouvoirs Marocains de participation au camp de protestation de Gdeim Izik, sur la base d’aveux signés sous la torture. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs déposé plainte pour actes de torture et de barbarie et obtenu la condamnation de Maroc par le Comité contre la torture des Nations unies le 16 décembre 2016.

Tous les accusés ayant décidé de renoncer à se défendre, leurs avocats se sont retirés officiellement du procès après avoir adressé quelques mots à la Cour. Cette prise de parole a pourtant été refusée par la Cour aux deux avocates françaises.

C’est dans ce contexte que les services de sécurité les ont expulsées manu militari, occasionnant un préjudice d’1 jour d’incapacité totale de travail à Maître METTON et de 5 jours à Maître OULED, constatés par les unités médico-judiciaires. Ces dernières ont déposé plainte dès leur retour en France.

 

L’association des avocats Européens démocrates :

  • S’associe aux protestations du Bâtonnier de Paris, de l’Observatoire international des Avocats en danger et condamne toute violence faite à l’égard des avocats dans l’exercice de leur fonction ;
  • Rappelle que l’avocat  doit pouvoir en toutes circonstances assurer librement la défense de ses clients sans être inquiété ou exposé à des actes de violences ou de répression intimidante ; il appartient aux pouvoirs publics de garantir leur sécurité pour permettre l’exercice plein de leur fonction.

L’ AED appelle toutes les associations d’avocats, tous les Barreaux à exprimer leur indignation et leur solidarité à l’égard de nos consoeurs.

Amsterdam, 10 Juin 2017

sahrawis2

ENGLISH:

Meeting in Amsterdam on the 10th of June 2017, the AED wants to show its solidarity with our colleagues Ingrid METTON and Olfa OULED, lawyers of the Bar of Paris, who have been victims of a violent expulsion from the courtroom of the Court in Rabat.

On the 16th of May 2017, Ingrid METTON and Olfa OULED participated in the defense of members of the Saharawi community who are accused by the Moroccan authorities of participating in the Gdeim Izik protest camp on the basis of confessions signed under torture. Several of them filed a complaint for torture and acts of barbarism. They obtained the condemnation of Morocco by the Committee against Torture of the United Nations on the 16th of December 2016.

All the defendants have decided not to defend themselves and their lawyers have officially withdrawn from the trial after addressing a few words to the Court. However, the Court refused to listen to the two French lawyers.

It is in this context that the security services expelled them manu militari, causing a prejudice of 1 day of total incapacity for work to Master METTON and 5 days to Maître OULED, as noted by the medical-legal units. The latter lodged a complaint upon their return to France.

 

The Association of European Democratic Lawyers:

  • Endorses the protests of the President of the bar association of Paris, the International Observatory for Lawyers in Danger and condemns all violence against lawyers in the performance of their duties;
  • Recalls that the lawyer must be able in all circumstances to freely defend his clients without being disturbed or exposed to acts of violence, intimidation and repression; It is up to the public authorities to ensure their safety to enable them to exercise their function.

 

The AED calls on all bar associations to express their indignation and solidarity with our colleagues.

 

Amsterdam, 10th of July 2017